Violences en milieu scolaire : le phénomène persiste sans véritable sensation.

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Par la Rédaction – 30 octobre 2025

Depuis plusieurs années, les établissements scolaires du Gabon sont le théâtre d’une recrudescence de violences inquiétantes. Dégradations de locaux, rackets, vols, coups et blessures, agressions sexuelles, voire meurtres commis entre apprenants — la liste des dérives s’allonge, et les faits se multiplient. Une réalité déjà documentée par de nombreux chercheurs et journalistes (Nguéma Endamne, 2005 ; Matari, 2014 ; Nyama, 2020 ; Quentin De Mongaryas et al., 2020), mais qui semble s’aggraver à mesure que les années passent.

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Malgré les mesures disciplinaires et les sanctions prévues dans le nouveau Code pénal, la violence scolaire refuse de disparaître. À peine deux mois après la reprise des cours, les réseaux sociaux ont à nouveau été inondés de vidéos choquantes montrant de jeunes élèves se battant avec une brutalité sidérante, sous les encouragements de leurs camarades.

Le premier établissement à ouvrir ce triste bal : le lycée Paul Indjendjet Gondjout de Libreville. Les images, massivement relayées en ligne, ont provoqué une vague d’indignation. Selon des sources proches de la Direction d’académie provinciale de l’Estuaire (DAPE), les élèves impliqués ont été identifiés et exclus temporairement pour trois jours, en attendant leur passage devant un conseil de discipline.

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« L’administration scolaire ne rend pas la justice. Elle applique le règlement intérieur. C’est au procureur d’apprécier la gravité pénale des faits », confie une source à la DAPE.

L’article 230 du Code pénal est pourtant clair : « Quiconque a volontairement porté des coups ou commis toute autre violence sur une personne entraînant des blessures ou une altération de sa santé physique ou mentale est puni d’un emprisonnement de cinq ans au plus et d’une amende d’un million de francs. »

Mais les affaires s’enchaînent. À peine l’émotion suscitée par cet incident apaisée, une autre scène de violence est venue raviver les débats : l’affaire Warren. Le jeune Warren Loundou, 15 ans, a été sauvagement agressé au Beach Club par un groupe de sept camarades, dont un ancien condisciple. Les images, insoutenables, montrent une attaque d’une rare brutalité. Le lycéen, grièvement blessé, souffre de multiples fractures au visage et demeure en soins intensifs.

Une source judiciaire a confirmé que les agresseurs présumés ont été interpellés et entendus par la justice. Ce nouvel épisode survient quelques semaines seulement après l’incarcération de huit élèves des lycées Georges-Mabignath et Paul-Indjendjet-Gondjout pour des faits similaires.

Face à cette spirale de violences, l’opinion publique s’interroge : jusqu’où ira cette dérive ? Et surtout, la justice gabonaise appliquera-t-elle réellement la loi dans toute sa rigueur, ou continuera-t-elle à protéger certains enfants issus de familles influentes ?

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