Publié,l e 15 Novembre 2025
Le procès de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Bongo Valentin, jugés par contumace pour détournement massif de fonds publics, continue de captiver et d’interroger l’opinion gabonaise. À mesure que les audiences avancent, des chiffres colossaux et des noms de proches collaborateurs de l’ancien régime sont cités, révélant l’ampleur d’un système financier opaque alors que le pays fait face à des difficultés structurelles : écoles délabrées, chômage massif, services publics insuffisants et grande partie de la population vivant sous le seuil de pauvreté.
Une liste de co-accusés qui interroge
Au-delà du couple mère-fils, plusieurs personnalités influentes du système Bongo apparaissent dans le dossier judiciaire. Parmi elles figurent :
Ali Mohamed Saliou, ancien directeur de cabinet adjoint de l’ex-président Ali Bongo, poursuivi pour détournement de deniers publics, corruption, blanchiment et association de malfaiteurs.
Ian Ghislain Ngoulou, ex-chef de cabinet de Noureddin Bongo, dont les déclarations à la barre ont suscité de nombreuses contradictions.
Ella Ekogha Jessye, ancienne responsable de la communication présidentielle.
Ainsi que plusieurs autres cadres : Gabin Otha Ndoumba, Kim Un, Abdul Mubcith Oceni Ossa, Steeve Nzegho Dieko, Gisèle Mombo, Jordan Camuset, Cyriaque Mvourandjiami, cités dans le procès pour des infractions financières graves.
Pourtant, malgré la gravité des accusations, une partie de ces individus ne comparaît pas physiquement. Certains sont poursuivis par contumace, d’autres sont introuvables, et beaucoup n’ont pas encore été appelés à s’expliquer devant les juges.
Pourquoi certaines personnes citées ne comparaissent-elles pas ?
La question revient avec insistance dans l’opinion publique : pourquoi les personnes dont les noms surgissent dans ce vaste scandale ne sont-elles pas toutes entendues par la justice ?
Plusieurs raisons sont avancées :
- Protection politique ou influence persistante
Certains anciens proches du pouvoir conservent encore un réseau, une influence ou une protection qui compliquent leur audition ou leur arrestation. - Preuves encore insuffisantes
Être cité dans un rapport ou un témoignage ne suffit pas toujours à déclencher immédiatement une poursuite judiciaire. Le parquet pourrait être en train de renforcer ses dossiers avant de convoquer d’autres personnes. - Procès partiellement symbolique et enjeux politiques
Le nouveau régime pourrait chercher à frapper fort sur certaines figures emblématiques pour marquer une rupture, sans pour autant « nettoyer » l’ensemble du système. - Absence du territoire ou fuite
Certains co-accusés seraient hors du pays ou dans des situations rendant difficile leur comparution. - Procédure encore en cours
Le procès actuel n’est qu’une première étape. D’autres convocations ou instructions pourraient intervenir plus tard.
Un procès qui ne répond pas encore à toutes les attentes
Pour la population gabonaise, ce procès soulève autant d’espoir que de frustrations. D’un côté, il représente un début de clarification après des décennies de gestion opaque des fonds publics. De l’autre, l’absence de certains acteurs clés laisse planer l’impression que la justice ne s’applique pas systématiquement à tous.
Dans un pays où les besoins sociaux sont pressants et où les inégalités se creusent, les Gabonais attendent des réponses claires : jusqu’où ira la justice, et qui sera réellement tenu responsable ?
La Rédaction



