Libreville, le 29 Novembre 2025 – par la Rédaction
Réunie en point de presse ce 28 novembre 2025, la Coalition des Syndicats des Agents de l’Administration Publique (COSAAP) a lancé une interpellation ferme aux plus hautes autorités. Dénonçant un « abandon » des travailleurs, le gel persistant des situations administratives et une vie chère devenue insoutenable, la plateforme syndicale prévient qu’elle pourrait recourir à son « arme fatidique » si ses revendications ne trouvent pas une réponse immédiate.
Devant un public composé de partenaires sociaux et de militants syndicaux, la COSAAP a rappelé avec gravité l’adage : « qui ne dit mot consent ». Pour ses responsables, les agents publics ne peuvent plus accepter de rester silencieux face à la dégradation de leurs conditions de vie. La Coalition s’est dite « ahurie » par les dysfonctionnements observés ces dernières semaines au Palais de justice, mais surtout par l’absence de réaction du gouvernement face au malaise grandissant dans la fonction publique.
« Les situations administratives gelées depuis 2014 n’ont jamais été décantées », a dénoncé un représentant syndical. Revenant sur l’après-30 août 2023, les syndicats rappellent que la transition avait suscité d’importants espoirs. Les annonces du CTRI — notamment les chantiers prioritaires et la récupération de fonds publics — laissaient espérer une rupture. Pourtant, selon la COSAAP, le nouveau régime aurait « emboîté le pas » à l’ancien en maintenant « des mesures contre nature » laissant les fonctionnaires « croupir dans la misère ».Vie chère et services publics dégradés : un malaise profond.
La Coalition a également dressé un constat alarmant de la vie chère. Elle pointe la hausse des prix alimentaires, l’augmentation du coût du transport, ainsi qu’une facture d’eau et d’électricité jugée « plus élevée que dans certains pays désertiques ».
« Tout a augmenté, mais les salaires, eux, doivent rester figés ! » s’est indignée la COSAAP, accusant le gouvernement de rester « indifférent à la souffrance du peuple ». Les syndicats ont par ailleurs dénoncé la persistance des détournements de fonds publics et un train de vie de l’État qu’ils estiment déconnecté de la réalité sociale.
Un ultimatum adressé au gouvernement, la COSAAP exige l’application immédiate et complète du cahier des charges remis au Vice-Président du Gouvernement lors de l’audience du 16 octobre 2025, incluant la régularisation des situations administratives avec leurs effets financiers.
Sans réponse rapide, la Coalition prévient : « Les travailleurs du Gabon se réserveront le droit d’utiliser leur arme fatidique ». Une mise en garde claire qui intervient dans un contexte social déjà tendu au sein de plusieurs administrations publiques.



