29 septembre 2025
L’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima dresse un constat amer sur la transition politique entamée au Gabon le 30 août 2023. Selon lui, cette période censée corriger les errements du passé et ouvrir une nouvelle ère démocratique n’a pas tenu ses promesses.
Lors d’une récente déclaration, il a dénoncé les « graves dysfonctionnements » observés lors des élections législatives et locales. Au cœur de ses critiques : la composition contestée des bureaux de vote, la gestion jugée opaque des procurations, l’absence de scrutateurs pour certains partis, le recours à des électeurs « transhumants » convoyés en bus, sans oublier des listes électorales encore marquées par la présence de personnes décédées.
« Le pays n’a pas changé de logiciel », a résumé Ndong Sima, estimant que les pratiques tant décriées hier continuent de dicter les règles du jeu politique. Une position qu’il a condensée dans une formule cinglante : « une victoire construite sur du mensonge est une victoire qui ne présage rien de bon. »
S’il se veut grave, le ton de l’ancien Premier ministre n’exclut pas l’ironie. En évoquant des « bus entiers d’électeurs-mercenaires » ou des « cartes confiées à des bureaux échappant à tout contrôle », il laisse entendre que certains bureaux de vote ressembleraient davantage à des gares routières qu’à des lieux consacrés à la démocratie. Allant plus loin dans la satire, il fait mine de s’étonner que « les morts votent parfois plus assidûment que les vivants », accusant les organisateurs d’avoir perfectionné « l’art de la résurrection électorale ».
Derrière ces formules teintées d’humour grinçant, Ndong Sima veut lancer une alerte. Selon lui, loin d’ouvrir une ère de confiance démocratique, les scrutins organisés risquent au contraire de prolonger les travers du passé. Un message clair adressé à la fois à l’opinion publique et aux responsables du processus électoral : la transition politique, censée incarner la rupture, pourrait bien se clore sous le sceau du soupçon.
La Rédaction 29 septembre 2025
