Au plus mal avec le Sahel, Emmanuel Macron attendu à Libreville fin novembre sur invitation de Brice Clotaire Oligui Nguema

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Au plus mal avec le Sahel, Emmanuel Macron attendu à Libreville fin novembre sur invitation de Brice Clotaire Oligui Nguema

Affaibli sur la scène intérieure et marginalisé dans une partie de l’Afrique, Emmanuel Macron cherche un nouveau souffle diplomatique. À la fin du mois de novembre, le président français est attendu à Libreville, sur invitation de son homologue gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema, pour une visite d’amitié et de travail à forte portée symbolique.
Objectif affiché : relancer une coopération franco-gabonaise longtemps présentée comme exemplaire, au moment où les liens entre Paris et le continent se sont nettement distendus.

Libreville, un allié qui ne rompt pas

Alors que la France a été contrainte de se retirer du Mali, du Burkina Faso et du Niger, le Gabon fait figure d’exception. Malgré la transition politique d’août 2023, les relations bilatérales n’ont jamais été rompues. Sous l’impulsion du général-président Brice Clotaire Oligui Nguema, Libreville a choisi la voie du pragmatisme : conserver les partenariats utiles tout en affirmant sa souveraineté diplomatique.

Un équilibre que Paris regarde désormais avec intérêt — voire soulagement — à l’heure où ses bastions traditionnels francophones s’érodent les uns après les autres.

Selon plusieurs sources concordantes, la visite de Macron devrait être marquée par la signature d’accords de coopération dans les domaines de l’énergie, de la santé et de l’éducation.
Le Gabon, engagé dans une politique de diversification économique et de développement durable, espère obtenir des partenariats techniques et financiers concrets, loin des promesses sans lendemain.

« Libreville veut des résultats, pas des discours », glisse un proche conseiller du chef de l’État gabonais.

Le Gabon, pilier écologique et diplomatique

Autre dossier clé des discussions : l’environnement.
Avec près de 88 % de son territoire couvert de forêts, le Gabon s’impose comme un acteur central de la diplomatie climatique mondiale. À l’approche de la COP30, prévue du 10 au 21 novembre à Belém, au Brésil, Libreville souhaite renforcer sa coopération avec la France dans la protection des écosystèmes et la valorisation du capital forestier africain.
Un axe de convergence que Paris voit comme une opportunité de repositionnement sur un continent où son influence est en pleine redéfinition.

Une visite à forte portée politique

Au-delà des accords économiques et environnementaux, la visite aura une dimension politique majeure.
Pour Emmanuel Macron, fragilisé par une situation intérieure tendue et une popularité en berne, ce déplacement représente une rare occasion de réaffirmer son influence sur la scène africaine.
Pour Brice Clotaire Oligui Nguema, il s’agit d’une reconnaissance de sa stature régionale et de sa capacité à maintenir le Gabon dans une diplomatie d’équilibre, loin des ruptures observées ailleurs.

« Libreville n’est ni anti-française ni alignée, elle est simplement souveraine », résume un analyste politique gabonais.
Une ligne qui semble séduire un Paris en quête de partenaires fiables. Le pari du réalisme

Si le voyage se confirme, il symbolisera une respiration diplomatique pour Emmanuel Macron et une consolidation stratégique pour Oligui Nguema.
Le premier veut prouver que la France n’a pas perdu tout levier en Afrique centrale ; le second entend montrer que le Gabon reste un partenaire incontournable, respecté et écouté.

Entre crise politique à Paris et recomposition des alliances africaines, cette rencontre de Libreville s’annonce comme un test grandeur nature — non seulement pour les deux présidents, mais aussi pour la relation franco-africaine elle-même.
Une tentative de renaissance, sous le signe du réalisme plus que de la nostalgie.

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