Libreville, le 3 Novembre 2025 ( CHIFRE INFOS) – L’ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle, Alain-Claude Bilie-By-Nze, poursuit sa série d’interventions publiques intitulée « Une prise de parole chaque jour pour un nouveau tout se dire ». Dans son message du 3 novembre, le président du mouvement Ensemble pour le Gabon (EPG) a vivement critiqué la nouvelle configuration politique issue des élections législatives et locales, qu’il juge symptomatique d’un retour à un système de parti unique.
Pour l’opposant, la concentration du pouvoir entre les mains du chef de l’État traduit une dérive inquiétante du régime. « L’Assemblée nationale compte plus de cent députés de l’UDB, dix-sept du PDG et quelques ralliés au président. Résultat : une assemblée monocolore, monochrome, avec quelques nuances Oligui », a-t-il fustigé.
Bilie-By-Nze estime que la Constitution adoptée en novembre 2024 a accentué cette présidentialisation du pouvoir, qu’il qualifie de « pire des choses arrivées au pays depuis les indépendances ». À ses yeux, cette réforme a vidé de son sens le principe de séparation des pouvoirs, en instaurant un déséquilibre institutionnel au profit de l’exécutif.
Un pouvoir sans contrepoids, l’ancien chef du gouvernement met en garde contre une hégémonie politique qu’il juge dangereuse pour la démocratie. « Le président préside tout : l’État, le gouvernement, le parti au pouvoir, et bientôt le Parlement », a-t-il ironisé, soulignant le risque d’un législatif transformé en simple chambre d’enregistrement.
Selon lui, la mise en place prochaine des bureaux du Sénat et de l’Assemblée nationale ne fera que confirmer cette tendance. « On ira fabriquer un Parlement qui ne sera que la continuité de l’UDB incarnée par le sommet de l’État », a-t-il ajouté.Un appel à raviver l’esprit démocratique.
Au-delà des critiques institutionnelles, Bilie-By-Nze appelle à préserver le pluralisme politique et le débat démocratique, piliers selon lui de la Conférence nationale de 1990.« La démocratie, ce n’est pas seulement voter. C’est écouter, débattre, corriger. Si tout le monde suit la même ligne, qui questionne encore la gestion du pays ? », a-t-il lancé.En conclusion, le président d’Ensemble pour le Gabon invite les citoyens à une réflexion collective sur l’avenir politique du pays et à refuser toute forme de verrouillage du système.
Publié, par la Rédaction



