Gabon : dérive morale, violence chez les mineurs et démission familiale — une société en quête de repères.

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Libreville, le 29 Novembre 2025

Un nouveau scandale impliquant des mineurs secoue les réseaux sociaux gabonais. Une vidéo devenue virale montre un adolescent de 14 ans abusant d’un garçon de 11 ans. La scène, d’une violence inouïe, relance le débat sur la dégradation des mœurs et le malaise profond qui traverse la société gabonaise.

Un phénomène qui se répète et inquiète

Depuis plusieurs mois, les plateformes numériques sont le théâtre d’affaires similaires : violences entre élèves, comportements sexualisés précoces, diffusion d’images choquantes. Les cas se multiplient au point de ne plus surprendre.

Pour de nombreux observateurs, cette situation révèle la montée d’une jeunesse en perte de repères, exposée à des contenus qui normalisent la vulgarité, l’agressivité et les dérives sexuelles. Comment s’étonner de voir la jeunesse dériver, lorsque certains manuels scolaires abordent de manière explicite la question des rapports sexuels, qu’ils soient oraux, vaginaux ou anaux ?

En 2021 on pouvait lire dans un manuel scolaire du primaires « il y’a deux voies de pénétrations sexuelles le vagin et l’anus » ayant susciter l’indignation des parents d’élèves.

Parents démissionnaires et influence toxique des réseaux sociaux

L’une des causes pointées du doigt reste l’effacement progressif de l’autorité parentale.
Alors que jadis, la famille constituait le premier rempart éducatif, beaucoup de parents semblent aujourd’hui absorbés par la quête de visibilité sur les réseaux sociaux, imitant parfois eux-mêmes les comportements qu’ils devraient condamner.

Sur TikTok, Facebook ou Instagram, les jeunes consomment quotidiennement des vidéos hypersexualisées, des chorégraphies suggestives et des discours faisant l’apologie de la drogue ou de la violence.
Des expressions devenues virales — « tu kinkin », « quand touma j’allume mon speed » — traduisent une culture populaire où la provocation tient lieu de norme.

Cette exposition précoce façonne des comportements imitables, souvent dangereux, chez des adolescents laissés sans encadrement ni contrôle parental.

Une école fragilisée et impuissante

Face à cette dégradation morale, l’école gabonaise peine à jouer son rôle d’autorité secondaire.
Confrontée à des moyens limités, des effectifs surchargés et une discipline en recul, elle ne parvient plus à transmettre les valeurs civiques et sociales essentielles.
L’éducation nationale, autrefois vecteur de rigueur et de respect, se retrouve dépassée par l’ampleur des dérives qui se jouent en dehors de ses murs.

Une jeunesse livrée à elle-même

Dans un contexte où les parents peinent à encadrer, l’école à éduquer et les pouvoirs publics à réguler, la jeunesse apparaît comme la principale victime.
Nombre d’adolescents évoluent sans repères solides, influencés par une culture numérique où la provocation domine et où les comportements à risque sont présentés comme banals, voire valorisants.

Ces dérives posent la question centrale : où va la jeunesse gabonaise ?
Et surtout, que fait la société pour l’accompagner ?

La nécessité d’une réaction collective

Face à la multiplication des scandales, de nombreux acteurs appellent à une mobilisation urgente :

restauration de l’autorité parentale,

renforcement de l’éducation à la citoyenneté dans les écoles,

régulation des contenus numériques accessibles aux mineurs,

campagnes nationales d’éducation et de sensibilisation,

implication accrue des pouvoirs publics dans la protection des enfants.

Car derrière chaque vidéo virale, il y a un enfant en souffrance.
Et au-delà de chaque scandale, c’est l’avenir du pays qui vacille.

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