Libreville, le 10 Décembre 2025 (2025) – Contrairement à une idée reçue encore très répandue, l’obtention de la nationalité gabonaise ne s’effectue pas automatiquement lors du mariage avec un(e) Gabonais(e). Le Code de la nationalité, notamment son article 22, encadre strictement ce mécanisme et impose un délai légal minimal de trois ans avant tout dépôt de dossier.
Un cadre légal précis
Le texte en vigueur stipule que l’étranger(ère) marié(e) à un(e) Gabonais(e) peut acquérir la nationalité « par l’effet du mariage ». Toutefois, cette possibilité reste conditionnée au respect de plusieurs critères cumulés, dont la formulation d’une demande expresse par l’intéressé(e). Cette demande ne peut être introduite qu’à l’issue de trois années révolues après la célébration du mariage.

Un mariage toujours valide au moment de la demande
La loi ne laisse aucune place à l’interprétation : le requérant doit prouver que son union est toujours en cours. Le mariage ne doit donc pas avoir été dissous par un divorce ou par le décès du conjoint au moment du dépôt du dossier. En parallèle, l’article 23 donne à l’État la possibilité de s’opposer à l’acquisition de la nationalité pour des raisons d’ordre public, notamment si le conjoint étranger représente une menace pour la sûreté nationale.
Un délai destiné à prévenir les abus
Ce délai de trois ans, souvent ignoré du grand public et même de certains couples concernés, vise selon les autorités à garantir la stabilité et la sincérité du lien conjugal.
« Il ne s’agit pas de décourager les mariages mixtes, mais de protéger la nationalité gabonaise contre d’éventuels abus », explique un fonctionnaire du ministère de la Justice.

Des critiques récurrentes
Dans les faits, de nombreux conjoints étrangers découvrent cette exigence au moment d’entamer leurs démarches. Plusieurs associations de défense des droits des étrangers au Gabon plaident depuis des années pour une réforme de ce dispositif.
Elles estiment que ce délai de trois ans l’un des plus longs d’Afrique centrale complique l’intégration des conjoints, notamment en matière d’emploi ou d’accès à certains droits sociaux durant cette période probatoire.



