Publié le 8 décembre 2025 – Par la Rédaction
Le gouvernement gabonais a officialisé, lors du Conseil des ministres du 4 décembre, la création d’une Taxe forfaitaire d’habitation (TFH). Cette nouvelle contribution, qui entrera en vigueur en 2026, sera directement prélevée via les factures d’électricité de la SEEG. L’objectif annoncé est d’élargir la base fiscale, sécuriser les recettes publiques et simplifier la collecte.
Ce lundi, la Direction générale des Impôts (DGI) a rendu publique la grille des montants applicables, révélant une taxation variable selon les zones urbaines, avec un focus particulier sur le Grand Libreville
Des montants allant de 1 000 à 30 000 F CFA dans le Grand Libreville
Le territoire est découpé en quatre zones dont les tarifs reflètent le niveau d’aménagement, la densité économique et l’urbanisation des quartiers.
➤ Zone 1 – 30 000 F CFA / mois
Quartiers centraux et à haute activité économique : Batterie IV, Sablière, Hauts de Gué-Gué, Centre-ville, Tahiti, Port Môle, Aéroport.
➤ Zone 2 – 20 000 F CFA / mois
Résidentiels cadastrés et périphéries immédiates : Bas de Gué-Gué, Gros Bouquet, Angondjé, Oloumi, Glass, Toulon, Sainte-Marie, Zone industrielle d’Oloumi, etc.
➤ Zone 3 – 10 000 F CFA / mois
Zones en cours d’aménagement ou faiblement desservies : Charbonnages, Louis, Lalala, Okala, Trois Quartiers, SNI-Owendo, Alibandeng, Awendjé
➤ Zone 4 – 1 000 F CFA / mois
Quartiers non aménagés ou zones rurales : Mindoubé, Nzeng-Ayong, PK5–12, Akébé, Bikélé, Owendo Port, Ntoum, Cap Santa Clara, Adzébé Sibang…Rappel : tout quartier non listé est automatiquement classé en zone 4.
Des tarifs spécifiques pour les entreprises
Dans l’Estuaire
Entreprises industrielles et commerciales : 50 000 F CFA / mois
Dans les autres provinces
Entreprises industrielles/commerciales en chefs-lieux : 20 000 F CFA
PME et petits commerces : 3 000 F CFAHabitations en centre-ville : 3 000 F CFA
Habitations hors centre-ville : 1 000 F CFA
Dans les chefs-lieux de département
Entreprises : 5 000 F CFAHabitations : 500 F CFA-
Une réforme qui suscite déjà interrogations et critiques
Si le gouvernement défend une taxe “simple, progressive et équitable”, les premières réactions montrent une forte inquiétude des ménages. Le coût du logement déjà élevé, les difficultés économiques persistantes et l’absence de visibilité sur l’usage des fonds alimentent les critiques.
De nombreux habitants s’interrogent également sur la transparence du zonage, perçue par certains comme floue ou susceptible de contestation.
Selon les projections officielles, la TFH pourrait rapporter 2,8 milliards F CFA à l’État dès sa première année d’application. Un montant significatif, mais qui ne suffira pas à calmer les débats sur l’impact réel de cette taxe sur le pouvoir d’achat.



