Procès clan Bongo: Ian Ghislain Ngoulou admet avoir remis 500 millions au Oyiba sur ordre de Noureddine Bongo

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Libreville, le 14 Novembre 2025 (CHIFRE.INFO) – Devant la Cour criminelle spéciale, ce 13 novembre, le ton est tombé, grave et précis. Ian Ghislain Ngoulou, ancien proche collaborateur du candidat Ali Bongo et membre de la cellule stratégique de la campagne, a reconnu avoir remis la somme colossale de 500 millions de francs CFA à François Oyabi, alors vice-président du Centre gabonais des élections (CGE), organe pourtant chargé de garantir la neutralité du scrutin.

« Comme un enfant, Noureddine m’a dit : “Va déposer les 500 millions au CGE.” Moi, j’y suis allé, j’ignorais l’objet », a-t-il déclaré à la barre, évoquant une exécution d’ordre « sans question ».

« J’ai remis la valise comme Noureddine me l’avait demandé à M. Oyabi, en compagnie de M. Mvourandjami, avant d’être interpellé à la guérite de la Cité de la Démocratie. »

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Les faits se seraient produits dans la nuit du 29 au 30 août, alors que le pays basculait dans une nouvelle ère politique, marquée par le coup d’État qui a mis fin au régime Bongo.

Selon le Code pénal gabonais, l’acte décrit par Ian Ngoulou pourrait relever de la corruption active, définie à l’article 508 comme suit : « Est puni de dix ans d’emprisonnement au plus et de 50 000 000 FCFA d’amende au plus le fait, par quiconque, de proposer sans droit, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques à une personne dépositaire de l’autorité publique, pour qu’elle accomplisse ou s’abstienne d’accomplir un acte de sa fonction, ou pour qu’elle abuse de son influence réelle ou supposée.

Autrement dit, même en l’absence de contrepartie explicite, le simple fait d’offrir une somme à un agent public pour influencer une décision constitue un délit puni de lourdes peines.

Le témoignage de Ian Ngoulou, au-delà de son effet judiciaire, soulève des questions éthiques et institutionnelles majeures : Qui finançait réellement ces versements ? À quelles fins ? Et combien d’autres opérations du même type ont pu se dérouler dans l’ombre de la machine électorale ?

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