Procès de la “Young Team” : de nouvelles révélations sur une villa londonienne de Sylvia Bongo entretenue pendant 14 ans avec des fonds publics

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Libreville, 15 novembre 2025 – La suite du procès très médiatisé de la « Young Team », impliquant plusieurs proches de l’ancien régime d’Ali Bongo Ondimba, a apporté ce samedi une nouvelle série de révélations lourdes de sens. À la barre, Kim Oun, ancien garde du corps de Sylvia Bongo Ondimba, a livré un témoignage saisissant sur la gestion de biens immobiliers appartenant à l’ex-première dame… financés, selon lui, par l’argent du contribuable gabonais.

Un gérant sous contrainteInterrogé par le tribunal, Kim Oun a reconnu avoir servi de gérant à deux Sociétés Civiles Immobilières (SCI) associées à Sylvia Bongo. Un rôle qu’il dit avoir accepté sous pression :« Je n’avais pas le choix. Personne ne devait lui dire non », a-t-il expliqué devant la Cour.Son témoignage peint un tableau de pressions constantes et d’opacité au sein de l’entourage présidentiel, où les ordres expédiés depuis le sommet ne permettaient aucune contestation. Durant ses années de service, il affirme avoir été témoin de pratiques sensibles touchant à la gestion de biens familiaux à l’étranger.

Une villa londonienne entretenue à… 2 milliards de FCFA par anLe moment le plus marquant de son audition concerne une luxueuse villa située à Londres, présentée comme propriété personnelle de Sylvia Bongo. D’après Kim Oun, l’entretien annuel de cette résidence atteignait près de 2 milliards de francs CFA, couvrant : les salaires du personnel de maison,les taxes et charges britanniques,les frais d’entretien divers. Pendant 14 ans, ces dépenses auraient été systématiquement prises en charge, représentant un total estimé à 28 milliards de francs CFA.

Des fonds publics en cause ? Interpellé sur l’origine de cet argent, le témoin a pointé du doigt Yann Koubdje, ancien Directeur général de la comptabilité publique et du Trésor. Selon lui, c’est l’État gabonais qui assurait les paiements, via des virements transitant par un compte domicilié à la BGFI, au nom de la Société Internationale de Commerce. Une méthode que le procureur général a qualifiée de « confusion de genre flagrante », dénonçant l’utilisation probable de ressources publiques pour des dépenses strictement privées. Sylvia Bongo, rappelle-t-il, n’occupait aucune fonction publique justifiant une telle prise en charge budgétaire.

Ces révélations renforcent les accusations de détournement massif de fonds publics, au cœur du dossier explosif visant la « Young Team ». Une audience suspendue dans un climat tendu. L’audience a été suspendue en fin de journée, en attendant les plaidoiries et le réquisitoire du Parquet général. Des débats houleux sont attendus au vu de la sensibilité du dossier, dans un pays où une grande partie de la population espère tourner définitivement la page des années Bongo et de la gestion décriée de l’État.

Nous y reviendrons.

La Rédaction

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