Production locale de poulet de chair : les investisseurs étrangers raflent la mise, les acteurs locaux peinent à suivre

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publié, par la Rédaction – 00 h 19 | Temps de lecture 1 min

Depuis l’annonce par le gouvernement gabonais de l’interdiction d’importation du poulet de chair à l’horizon 2027, le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural attire un nombre croissant d’investisseurs étrangers. Dernier exemple en date : la signature d’un mémorandum d’entente entre la ministre Odette Polo épouse Pandzou et la société Grupo Graine International, un consortium espagnol représenté par son directeur général, Graine Djamel.

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Ce partenariat vient s’ajouter à une série d’accords conclus ces derniers mois avec des investisseurs turcs, marocains, cubains, ivoiriens et canadiens, séduits par les perspectives d’un marché avicole en pleine croissance. Ces protocoles s’inscrivent dans la stratégie gouvernementale visant à bâtir une filière avicole intégrée, reliant la production de poulet à la culture de maïs et de soja, et soutenue par des unités agricoles mécanisées.

L’objectif affiché : atteindre l’autonomie alimentaire, créer des emplois et moderniser le secteur agricole. Toutefois, ce dynamisme étranger met en lumière une réalité préoccupante : la faible implication des producteurs locaux. Tandis que les investisseurs internationaux multiplient les initiatives, nombre d’acteurs nationaux peinent encore à s’inscrire dans cette dynamique. Face à ces interrogations, le gouvernement assure que des mécanismes d’accompagnement sont bel et bien en place. À la suite du Forum sur la relance de la filière avicole tenu en août dernier, une stratégie nationale a été adoptée pour soutenir les petits producteurs et favoriser leur intégration dans la chaîne de valeur.

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Une enquête nationale est actuellement menée par les ministères de l’Agriculture, de l’Économie et de la Planification pour recenser les éleveurs, évaluer le cheptel, et identifier les freins économiques et techniques.

« Ces efforts traduisent la volonté du gouvernement de renforcer la souveraineté alimentaire nationale en soutenant prioritairement les acteurs locaux, tout en encourageant les partenariats responsables avec les investisseurs étrangers », souligne le ministère de l’Agriculture.

Si la volonté politique est claire, le véritable défi reste de traduire ces engagements en résultats concrets. Les producteurs locaux devront être mieux intégrés pour que la filière avicole devienne, à terme, un pilier durable du développement rural et de la sécurité alimentaire au Gabon.

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