Ve République : dix partis seulement survivent à la recomposition politique au Gabon.

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Libreville , le 10 Décembre 2025 (Chifre.info) les premières élections de la Ve République au Gabon ont profondément redessiné le paysage politique national. Longtemps marqué par la multiplication de formations aux ancrages fragiles, le pays entre désormais dans une ère de rationalisation.

Sur les 104 partis légalement reconnus, seuls dix restent aujourd’hui solidement installés dans le jeu institutionnel. Une contraction spectaculaire, fruit de la nouvelle loi sur les partis politiques, qui a opéré une véritable purge dans un univers partisan hypertrophié.

Une réforme qui met fin à l’inflation des partis

Durant des décennies, le Gabon a vécu avec une prolifération de partis, souvent créés pour des raisons opportunistes et parfois dépourvus de toute activité politique réelle. La transition a souhaité mettre un terme à cette situation en introduisant des critères stricts de représentativité, basés sur les résultats obtenus aux scrutins législatifs, sénatoriaux et locaux. À l’issue de ces élections, la carte politique se resserre autour d’un noyau de dix formations : cinq pleinement représentatives et cinq autres encore reconnues légalement, mais dont l’influence reste limitée.

Les cinq partis véritablement représentatifs

Cinq partis répondent désormais aux critères de représentativité fixés par la loi. Ils forment le cœur de la nouvelle scène politique :

Union démocratique des bâtisseurs (UDB) de Brice Clotaire Oligui Nguema

Parti démocratique gabonais (PDG) de Blaise Louembé

Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) d’Alexandre Barro Chambrier : troisième force, avec cinq élus nationaux et plus de 110 conseillers locaux

Union nationale (UN) de Paulette Missambo : quatre élus nationaux et plus de 70 élus locauxUnion pour la République (UPR) de Gervais Oniane : trois élus nationaux et 47 conseillers locaux

Ces formations sont désormais considérées comme les piliers de la Ve République.

Cinq autres partis encore dans la course

En marge du cercle principal, cinq autres partis conservent leur statut légal tout en affichant une représentativité plus faible :

Sociaux démocrates (SDG)

Parti social démocrate (PSD)

Front pour la démocratie sociale (FDS)

Bloc démocratique chrétien (BDC)

Rassemblement national républicain (RNR). Avec un à deux élus nationaux chacun et moins d’une vingtaine d’élus locaux, ils restent en activité mais devront impérativement consolider leur base électorale pour survivre aux prochains rendez-vous.

Un cadre légal plus strict pour éviter les partis dormants

La loi introduit un second mécanisme de régulation. Son article 71 précise qu’un parti perd automatiquement son statut juridique s’il ne présente pas de candidats à deux élections législatives ou locales consécutives.

Ce dispositif ne sanctionne donc pas immédiatement les formations les moins performantes, mais les place dans une situation précaire. Sans relance rapide, plusieurs d’entre elles pourraient disparaître du cadre légal dans les prochaines années.

Des partis visibles mais exclus du cercle central

Certaines formations pourtant connues du public n’ont pas franchi le seuil de représentativité. Parmi elles :

Ensemble pour le Gabon (EPG) d’Alain Claude Bilie-By-Nze, dont le retrait de candidats après des débuts difficiles a empêché l’élection de représentants.

Alliance patriotique (AP) de Raymond Ndong Sima, pénalisée par un faible nombre d’élus.

Ces partis conservent leur existence juridique, mais restent éloignés du cœur du jeu institutionnel, avec l’obligation de se reconstruire pour retrouver une place sur l’échiquier national.

Un paysage politique resserré et plus lisible

La Ve République s’installe ainsi dans un système partisan profondément restructuré : Cinq partis pleinement représentatifs,

Cinq partis toujours légaux mais en perte de vitesse,

Et une multitude de formations reléguées en périphérie, sans toutefois perdre immédiatement leur statut.

Cette recomposition marque une rupture majeure. Le Gabon passe d’un pluralisme éclaté à un écosystème politique plus cohérent, plus lisible et potentiellement plus efficace dans la conduite de la vie publique.

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